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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 18:18

Me voilà dans le 7ème pays du périple, le 25ème pays de ma vie que j’aurai l’occasion de visiter. Je quitte l’Argentine et sa route 40 pour un petit millier de kilomètres côté chilien, de l’autre côté de la Cordillère des Andes pour rouler sur une autre route mythique de Patagonie : « la Carretera Austral ».

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Le soleil m’offre une belle sortie d’Argentine et une belle entrée au Chili. Je laisse derrière moi le vent et les longues lignes droites, je laisse les 3 500 km de route 40 que j’ai avalé les 60 derniers jours, je laisse l’Est de la cordillère pour rouler à l’Ouest de celle-ci, je laisse les grands espaces argentins et rejoints les fjords et les glaciers de Patagonie chilienne. Je laisse la route 40 et ses innombrables routards argentins à moto que je croisais par dizaines. Ce long pays, qui est le pays le plus allongé du Monde (rapport longueur/largeur), je le frôle depuis déjà des milliers de bornes depuis la Bolivie, mais maintenant j’y suis !

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Je m’offre un magnifique bivouac près du Rio Grande juste avant de passer la frontière ce jeudi 10 janvier.

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Le décor, lui, m’offre un spectacle qui me fait oublier l’effort et me fait chanter à tue-tête sur ma bicyclette…

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Voilà maintenant 200 jours que je suis parti de Caracas…

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 04:13

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Un article sans mots, tout en images pour une rando en montagne près de Bariloche.

 Bon visionnage de ces merveilleux paysages !

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 04:01

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DSC05175  Je termine cette année 2012 à Bariloche après 11 110 km réalisé depuis maintenant 6 mois. Mes estimations prévoyaient 11 000 km, ce qui me fait exactement 1% d’erreur ! Satisfait de tout ce que j’ai vécu ces derniers mois et heureux que le voyage se poursuive en 2013, je m’octroie une semaine de détente chez Gloria (la sœur d’une amie) et Nico. Le repos est nécessaire et bénéfique. Quoi de mieux qu’une bonne pause avant d’entamer une nouvelle année et surtout la dernière partie du périple ; le dessert !
Bariloche, ou plus précisément San Carlos de Bariloche, se situe dans une région montagneuse, bordées de nombreux lac dont l’énorme Nahuel Huapi. Tout le secteur est inclus dans le parc national du même nom, parc pour lequel Gloria travaille, son but étant de protéger les espèces végétales menacées et d’éviter la prolifération de plantes invasives. Elle m’apprendra d’ailleurs que, parmi les conifères du parc, les pins ont été importés ici, à la différence des cyprès, qui sont, eux, originaires de la zone. DSC05176
DSC05027  Reçu à bras ouverts, mes hôtes, qui vont passer les derniers jours de l’année dans leur ville d’origine, me laissent la maison pour quelques jours. Conseillé de faire comme chez moi, Nico me mets à l’aise. Je me sens bien dans ce foyer, vraiment comme chez moi. Ce sera mon chez moi pendant 4 jours ! J’en profite pour me reposer et pour jouir de ce qu’offre un toit et des murs ; la chaleur et une cuisine pour cuisiner pour de vrai ! Ce besoin de passer quelques jours à « ne rien faire » se faisait sentir dernièrement.
Ne rien faire ! Qu’il est bon de végéter et de se laisser vivre tranquillement. Cela me change grandement de mon quotidien où je suis toujours actif physiquement et mentalement. A l’inverse du sédentaire qui profite de vacances pour bouger, moi, je profite de ce break pour ne pas bouger, pour rester sédentaire. Je vis à un autre rythme et dans un environnement différent. Cette pause est le 4ème « grand break » depuis le début du voyage (après 1 en Equateur, 1 au Pérou et 1 en Bolivie). DSC05030
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Cela dit, je n’ai pas passé ces quelques jours sans sortir, déjà car ça m’est impossible, car il fait super beau et car la ville vaut la peine d’être visitée. Aussi, chaque jour, je me balade dans cette charmante commune aux allures de ville allemande. La pierre et le bois domine dans l’architecture des maisons et des différents édifices. Le centre est vivant, il est fort agréable d’errer sans autre but que de se laisser aller au hasard des rues. Peu à peu, je m’approprie les lieux, tout me devient familier…
Dans cette belle ville, j’ai eu l’occasion de rencontrer Arnaud, un cyclo belge, un sacré aventurier ! Ce dernier est parti d’Alaska et après avoir traversé l’Amérique du Nord, l’Amérique Centrale, il s’attaque maintenant à l’Amérique du Sud, avec pour fil conducteur de gravir tous les sommets les plus de chaque pays ! Il prévoit même, et tenez-vous bien, de continuer en Antarctique, à vélo, ce qui ferait de lui le 2ème sur Terre à l’avoir fait, le 1er étant en train de le rallier le pôle Sud à vélo à l’heure où je vous parle ! DSC05026

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Pour nouvel an, je n’ai rien fait de spécial, j’ai continué à « ne rien faire » ! Une fois mes hôtes revenus, nous avons enfin pu partager des moments ensemble, comme de bons repas par exemple, ou une balade. Grâce à eux, je découvre les environs et sur leurs conseils, je vais faire une randonnée en montagne sur deux jours (cf. article suivant). Nous en profitons aussi pour sortir le soir et pour aller déguster les bières artisanales des brasseries, comme celle de « Berlina ».
Adorables comme tout, Gloria et Nico s’occupe bien de moi. Les échanges sont très intéressants, comme je vous en ai déjà fait part, ces moments de partage font partie intégrante du voyage et en font ce qu’il est : une expérience de vie très enrichissante. Malgré ma condition de voyageur « pauvre », voyageant seulement à la force de ses jambes et sans jamais dormir à l’hôtel, je me sens très riche, riche intérieurement de tout que ce voyage m’apporte.  DSC05160

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C’est une fois de plus en pleine forme et rechargé que je reprends ma route vers le Sud… A suivre, mon entrée dans le 7ème pays du périple : Le Chili !

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 18:30

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En route pour la traversée de la région des lacs ! Le départ est donné le 26 décembre depuis San Martin de los Andes. Au programme ; des lacs, des conifères, des bivouacs et des rivières. Cette région est montagneuse et me plait. Je quitte le lac Lacar et enchaine avec un col pour me diriger vers les nombreux autres étendues azures qui bordent cette fameuse route des sept lacs. Le temps est au beau fixe, pas un nuage en vue, le soleil brille haut dans le ciel. Bienvenue avec moi pour un spectacle haut en couleurs ! DSC04854
DSC04859 Jamais encore depuis le début de l’aventure je n’avais évolué dans un environnement similaire. Me voilà comme téléporté dans les Alpes. Les latitudes augmentent (vers le Sud), le climat change. J’évolue dans des zones tempérées désormais. Il neige et il fait froid en hiver tandis qu’en été (maintenant), le soleil rayonne et les températures sont clémentes. A vrai dire, le climat est parfait en cet endroit et en cette saison pour rouler à vélo, il fait entre 15 et 25°C, le ciel est clair et le vent semble m’avoir oublié.

 

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La route monte en lacets et me mène, après avoir passé de nombreuses rivières et avoir vu de beaux chevaux « sauvages », vers un lac, puis un autre, puis encore un autre… ils se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Les noms m’échappent, je ne les ai pas noté, qu’importe, je les ai vu ces lacs et c’est ce qu’il compte après tout.

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Ce midi, j’ai la chance de trouver sur mon chemin une auberge, c’est au coin du feu de cheminée que je casse la croute. Cette auberge inespérée est comme la cerise sur le gâteau.

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L’après-midi, le spectacle continue, j’en oublie que je pédale… Cascades, digitales (fleurs des montagnes), fermes et encore d’autres lacs font de cette journée une des plus belles de ce voyage. Pas besoin de film, le documentaire se déroule sous mes yeux. Eteignez la télévision et sortez dehors, il y a tant à voir !

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Je renoue ce soir avec le bivouac. J’en ai envie et maintenant le climat le permet, le vent m’épargne vraiment pendant ces quelques jours.

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Après quelques kilomètres le lendemain matin, je fais la rencontre de Shon, un cyclovoyageur anglais à la barbe rousse qui remonte d’Ushuaia en direction de la Colombie ou du Mexique, il ne le sait pas encore. Nous partageons nos informations sur les passages délicats qui nous attendent à l’un comme à l’autre, sorte de rituel entre cyclovoyageur. Il sait ce que je vis, ce dont j’ai besoin, ce qui pourrait me servir et ce qui me plairait de savoir, et réciproquement, c’est ainsi et ça se fait naturellement. DSC04948
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Les rencontres se succèdent et ne se ressemblent pas non plus ; un couple de hollandais à vélo bloqué une dizaine de jours à Bariloche suite à un accident de la route, des espagnols à la retraite en vacances dans la région qu’ils affectionnent particulièrement, et je les comprends, une famille d’argentins venue passer une journée au bord d’un lac pour le traditionnel asado, une demoiselle du Nord de la province de passage dans le secteur avec sa sœur pour lui faire découvrir le coin.

 

La journée me réserve son lot de merveilles, comme ce somptueux lac Espejo…

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On se croirait à la mer...

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En fin de journée, ma monture me mène sur les rives de l’énorme lac Nahuel Huapi au niveau de Villa la Angostura. Je me laisse toujours porter sur cette route en m’adonnant à la contemplation, je contemple avec les yeux, le nez, la peau, tout le corps, je m’imprègne des lieux et n’en perd pas une miette si je puis dire. Après un second bivouac, je reprends la route le lendemain, elle m’emmène à Bariloche où j’y resterai une semaine pour un break qui sera le bienvenu (le premier de plus de 2 jours depuis 3 500 km !).

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 04:25

Changement de décor au coeur de la Suisse argentine

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Ce 24 décembre, me route me mène dans une petite ville enclavée entre des collines et un lac. Ce charmant endroit, qui s’appelle San Martin de los Andes, marque une transition notable avec le Nord de la Patagonie. Les forêts de conifères recouvrent les montagnes, le relief est plus prononcé, le climat plus tempéré et les rivières, très nombreuses, sont enfin remplies d’eau ! Le décor change, la région me rappelle mes chers Vosges. Le climat aussi contribue à la ressemblance vu que mon arrivée dans la bourgade se fait sous la pluie. DSC04841
DSC04801 C’est sous cette pluie fine, qui rafraichit fortement l’air ambiant, que ce soir je cherche un toit sous lequel passer le réveillon avec l’intime conviction que je trouverai une famille « d’accueil ». Les températures se rafraichissent de plus en plus lorsqu’après avoir fait un tour de reconnaissance, je me mets en quête d’un foyer, un endroit où crécher. Le terme est plus qu’approprié en ce jour où les crèches illuminées brillant de mille feux viennent contribuer à la magie du réveillon.
Dehors, il fait froid et humide. Dedans, il fait chaud et de bon mets se préparent. Je peux voir au travers des fenêtres des belles demeures en bois de la ville les familles qui se mettent à table et je peux percevoir cette chaleur humaine dont j’ai besoin. Je pense à ma famille qui est réunie… J’ai tout de même pu les voir par Internet, ce qui m’a fait chaud au cœur. Habitué à être avec eux pour l’occasion, mes pensées vont vers eux. Ma balade en ville se poursuit, mais je ne suis pas actif dans mes recherches… DSC04804
DSC04798 Je me contente de contempler la beauté des maisons et d’imaginer ce que ceux-ci peuvent manger ou ce que ceux-là peuvent se raconter et s’offrir. Mais je ne franchis pas le cap, je n’ose pas demander l’hospitalité. Pourtant habitué à cet exercice quel que soit l’heure et l’endroit, là je ne le sens pas, je n’en ai pas envie en fait. Je n’ai pas envie de déranger, même si au fond de moi j’aimerais être accueilli. Cependant l’heure passe et la nuit s’installe peu à peu… Le vent menace toujours, je ne veux pas camper.
C’est dans une annexe du Parc National Lanin, là où travaillent le personnel habilité à éteindre les feux de forêt, que je suis hébergé. Il se trouve qu’un des agents a invité de la famille et des amis pour réveillonner dans la grande salle, qui est en cours de décoration quand j’arrive. Logé dans un bâtiment au fond du terrain, non loin du grand barbecue, je m’installe tranquillement et fait connaissance avec Luis et ses amis. Ils préparent un asado géant avec deux chèvres entière et un grand agneau. DSC04813

 

Je les laisse un moment et vais manger mes restes, puis me reposer. J’ai envie de me retrouver seul. L’occasion est parfaite pour regarder le film « Joyeux Noël » relatant comment des soldats ennemis ont fraternisé le temps d’un cesser le feu dans les tranchées durant la 1ère guerre mondiale. Le film est émouvant et me transporte, j’en ai besoin… Mais, l’odeur du barbecue m’attire, l’envie de partager Noël se fait sentir aussi. A minuit, je me lève et me rapproche du brasier… Luis et là avec ses amis.

Il me tape sur l’épaule en me disant « allez viens manger avec nous, ça nous fera plaisir ! ». Le message était passé, il avait dû lire dans mes yeux ce que je n’ai osé demander. Je suis aussitôt emmené dans la grande salle et présenté aux convives qui m’accueillent à bras ouverts.

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C’est surtout avec Hugo le goulu que je passerai la soirée, il n’aura de cesse de me resservir de la viande. Délicieuse, cette viande l’est, c’est une cure de protéine qui m’est offerte et pour hydrater le gosier, le vin ne manque pas ! L’alcool typique argentin ne manque pas non plus, le Fernet est une sorte de liqueur de plantes qui est bue avec des glaçons et du coca, ou seul (mais à plusieurs dans tous les cas !). La soirée se terminera tard dans la nuit, à 4 ou 5 heures… Joyeux Noël !

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En fin de compte, j’ai passé Noël en famille, pas la mienne, mais avec des gens adorables, comme à chaque fois que je suis reçu. J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont accueilli, hébergé, fait confiance. L’homme est bien meilleur qu’on voudrait le faire croire !

Le lendemain, les gardiens des lieux me donnent de précieuses informations pour la suite de mon parcours jusqu’à Bariloche le long de la route des sept lacs (à cheval sur les deux parcs nationaux : le Lanin et le Nahuel Huapi). Ces derniers me donnent aussi des renseignements sur l’endroit où je me trouve. Je profite de ce 25 décembre pour me balader… Je pars en forêt pour une belle promenade qui me mène à un mirador avec une vue imprenable sur la ville et le lac Lacar. DSC04832 
DSC04834 Me promener en forêt, en sous-bois, me fait un bien fou ! Je respire à plein poumon. Adepte de la randonnée pédestre, j’avais besoin de cette sortie depuis longtemps. Je n’avais pas randonné depuis Cuzco au Pérou. Cela dit, j’ai prévu quelques marches en montagne à Bariloche, à El Chalten et dans le parc Torres del Paine, bien plus au Sud. Marcher me permet de changer d’activité et me permet de visiter des lieux inaccessibles à vélo. Je prends une bonne bouffée d’oxygène !
Le décor a changé ! La région des lacs se présente devant moi. Les 3 prochains jours seront consacrés à la route des 7 lacs, je me réjouis d’avance en contemplant, haut perché, le lac Lacar, qui s’étend sur de longs kilomètres. J’ai toujours aimé l’eau : les rivières, les lacs, la mer… Je n’ai sûrement pas choisi l’école de l’eau et de l’environnement par hasard ! J’ai besoin de ce contact avec les éléments, l’eau en particulier. Les manques accumulés depuis l’Equateur, vont être maintenant comblés. DSC04846
DSC04849 La fin de journée, je la consacre à la découverte du centre de San Martin. Il est fort joli, il y a beaucoup de maisons en bois, des chalets, de toutes les formes. Le bois est un matériau que j’apprécie particulièrement. Pour une vie sédentaire, je rêve d’une maison en bois. L’architecture de la région est similaire à celle des Alpes. L’environnement me plait énormément, j’aime la montagne et le décor qui va avec. Après avoir vécu quelques années sur une ile tropicale face à la mer des Caraïbes, je me verrais bien en montagne.

 

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Pour l’heure, je n’ai pas de maison, mais un moyen de locomotion, moyen par lequel sans forcément beaucoup de moyens mais en me donnant les moyens, je vais continuer ma découvertes de cette immense Cordillère des Andes.

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 23:36

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A l’approche de Noël, je poursuis ma route dans cette province de Neuquén en direction de la région des lacs où je compte passer le réveillon. Dans cette campagne patagonienne, des communautés Mapuches sont installées depuis des siècles et des siècles. Je suis reçu chez Quilapi, habitant d’un village Mapuche, dans sa demeure. J’ai repris confiance pour mes demandes d’hospitalité et compte bien faire encore de nombreuses connaissances jusqu’à la fin du voyage.  DSC04723
DSC04721 Dans ces grands espaces, le vent souffle toujours, mais je m’y suis habitué… La pluie s’invite de temps en temps à la fête et les températures commencent à bien diminuer. Je rentre de plus en plus dans la grande Patagonie. Les pompiers m’accueillent bien, comme à Chos Malal, où je suis intégré sans mal. L’ambiance varie selon les casernes, mais il y a une constante : l’amabilité. Les volontaires sont par définition volontaires, des gens prêts à aider les autres sans autre récompense que la satisfaction apportée.

 

Les conditions sont difficiles, mais la récompense en fin de journée efface tout. Résolu à dormir « en dur » tant que le vent soufflera, je multiple mes nuits chez l’habitant. Ce 20 décembre, je partage le maté avec mes hôtesses, car il n’y a que des femmes. Chouchouté, je passe un bon moment et la coupure d’électricité qui durera toute la soirée ne viendra pas troubler la bonne ambiance. Partage de pain et de moments de rigolades sont au programme de cette soirée à la bougie.

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Je varie les nuits en dormant aussi dans une chapelle, un gymnase et un abri bus…

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Les grands espaces me laissent songeur et rêveur, j'en oublie le temps et l'heure !

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La campagne argentine me réserve toujours de beaux paysages. La monotonie des grandes lignes droites a laissé place à une région vallonnée. Je prends un grand plaisir à monter des petits cols, l’effort consenti en montée me plait beaucoup et le fort vent de face ou de côté qui vient renforcer l’effort ne me contrarie plus, je m’y suis fait ! A moi de m’habituer et ce travail, qui n’est pas toujours évident, donne tellement de satisfaction une fois qu’il a été réalisé. DSC04770
DSC04775 Dans cette campagne, les énormes estancias jonchent la route 40. La surface de ces terrains se compte en milliers d’hectares ! Pourtant, rien ne semble y être cultivé ou élevé… Cela me laisse perplexe, mais néanmoins admiratif de toutes ces étendues non modifiées par l’homme. La nature à l’état « pur » a tellement plus de charme. Seules des barrières rudimentaires de dizaines de kilomètres de long montrent que les terrains sont « privés ».

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Quelques guanacos, camélidés comme le lama, me guettent de loin… Aussi craintifs que les vigognes, ils filent au galop dès que bouge mon petit doigt. Certainement ont-ils raison de se méfier de l’homme…

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Ma route dans cette campagne me mène vers Junin de los Andes, dans la super caserne de Léo ! La quasi-totalité des véhicules ont été offerts par une association de sapeurs-pompiers de Cannes. Immatriculés dans les Alpes Maritimes et convoyés par bateau par l’association Sapeurs-Pompiers Actions Internationales (SPAI), les engins ont été livrés tout équipés. La coopération ne s’arrêtant pas là, chaque année vient une équipe de France dans cette caserne pour des sessions de formation. Encore merci les pompiers !

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Le lendemain, le 24 décembre, je partirai vers la région des lacs, à San Martin de los Andes pour y passer le réveillon et m’y reposer le jour de Noël…

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 20:52

En cette période de Noël, je vais vous conter une histoire pas comme les autres...

 Il était une fois l’histoire d’un jeune enfant, âgé de deux ans, dont la vie allait changer après ce jour de Noël 1988.

Il faisait froid dehors, mais la rigueur de l’hiver lorrain était oubliée dans la chaleur du foyer de ses grands-parents où sa famille s’était réunie, comme à l’accoutumée, pour célébrer ensemble cette fête de fin d’année, moment de partage privilégié durant lequel chacun reçoit de beaux présents.

Plus grand que tous les autres, son cadeau trônait devant la cheminée dans laquelle aucun feu n’avait été allumé afin de laisser le conduit libre d’accès pour le père Noël. Les yeux de ce bambin, à la frimousse joufflue et aux boucles dorées, se mirent à briller de mille feux quand il comprit que l’engin posé là lui était destiné.

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Le cadeau en question était une belle bicyclette bleu turquoise toute équipée. Garde-boue, pompe, klaxon, porte-bagages, rien n’y manquait. Deux roulettes supplémentaires étaient disposées à l’arrière du véhicule afin d’assurer sa stabilité pour ses débuts sur ce qui allait devenir son premier vélo.

Destiné ce cadeau lui était, il allait changer sa vie comme personne ne l’aurait imaginé !

Le petit Adrien, qui avait appris à marcher et courir, allait maintenant se mettre à pédaler. Encore un peu court sur patte pour maîtriser sa monture, il apprit rapidement à s’en servir dans l’année qui suivit. Motivé et enjoué par les joies que procurent ce jouet, qui est en fait beaucoup plus qu’un simple jouet, il saura à l’âge de 4 ans pédaler sur sa belle bicyclette bleu sans les roulettes, comme un grand. Son papa lui ayant montré comment garder l’équilibre et se diriger, le jeune garçon prit un immense plaisir à pouvoir rouler seul et sans aide. Un nouveau monde s’offrait alors à lui…

Les années passèrent et la petite bicyclette était devenue trop petite. Ce premier vélo qui lui avait permis s’habituer à rouler dans le quartier était devenu obsolète. Adrien avait grandi. Accompagné de son oncle, le grand frère de son papa, passionné de cyclisme et redoutable compétiteur, le petit Adrien entra pour la première fois chez un marchand de cycle. Pour ses 10 ans, ses parents lui offrirent son nouveau vélo. Conseillé par son papa et son tonton, Adrien choisit un beau VTT bleu avec des roues de 24 pouces et des vitesses. Riche de précieux enseignements et conseils paternels pour passer les vitesses et gérer au mieux les changements de rapport, il allait pouvoir en faire l’expérience et fier comme tout, il entrait maintenant dans la cour des grands.

Ce vélo, il le voyait comme un élément qui allait l’accompagner dans son évolution, un objet lui permettant d’augmenter sa liberté. Le jouet se transformait peu à peu en un moyen de locomotion. Le périmètre dans lequel il pouvait évoluer à vélo s’agrandissait à mesure qu’il grandissait. Les libertés que ses parents lui octroyaient durant son adolescence lui permettaient d’aller de plus en plus loin, dans le quartier d’à côté, le parc un peu plus loin, la forêt, etc… Avec ses copains, vers l’âge 14 ans, il partait des après-midi entiers avec son véhicule de loisir, de sport, de tourisme. Un vélo d’adulte lui servait maintenant à s’évader sur les routes et les sentiers.

 

Dix années avaient passé depuis le moment où il sut rouler seul sur sa bicyclette et sans roulettes. De petit garçon, il était devenu maintenant un adolescent en pleine force de l’âge. Ayant repoussé de plus en plus les limites de son territoire, Adrien en voulait plus et les copains ne suivaient plus. Il pouvait rouler des heures et en voulait d’avantage. Le moyen de locomotion se transformait peu à peu en une machine d’endurance, un appareil de sport, un engin sur lequel il pouvait s’exprimer en se donnant physiquement. C’est à cette époque, vers l’âge de 16 ans, qu’il se mit à rouler le dimanche matin avec son père, qui s’était mis au cyclotourisme avec un ami à lui depuis quelques temps. 

Les sorties dominicales lui plaisaient beaucoup. Ils partaient sur les routes du département à la fraiche pour ne revenir qu’au moment du déjeuner après une centaine de kilomètres avalés. Avec pour monture, un VTT de basse qualité hyper lourd, il suivait son père et son ami qui, eux, roulaient sur des cycles de courses ultralégers. Cependant, le petit bonhomme suivait et restait dans les roues.

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A l’aise sur deux roues comme sur ses deux jambes, il s’offrit un vélo de route avec de grandes roues, des pneus tout fins, et des pédales automatiques. Après avoir appris à maîtriser sa nouvelle monture, il se mit très rapidement à dépasser son père. Il lui fallait plus que des sorties cyclotouristes. Sportif depuis tout jeune, il avait pratiqué le judo, la gymnastique, l’escalade et la natation notamment, mais les sensations provoquées par l’effort physique sur un vélo lui plaisaient plus que tout. Le vélo devenait maintenant pour lui un sport, son sport ! P1100700
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Après avoir beaucoup roulé avec des adultes de l’âge de son père ou plus vieux, il voulut rouler avec des jeunes de son âge en club. Avant ça, durant l’été 2003, il s’inscrit avec son père à une grande sortie de près de 300 km entre l’Allemagne et la France. Sans peine, il avala dans la journée cette grande distance et fut même le premier mineur à terminer cette étape depuis que cette grande randonnée existe. Il s’inscrit donc dans un club de cyclo sportif.

Très vite il progressa, prenant goût à rouler en peloton, à prendre des relais, à se donner à fond. Les entrainements lui plaisaient et qu’il fasse chaud ou froid il y allait. Il s’aguerrissait et développait ses capacités. En lui croissait le goût pour l'effort, le goût pour le cyclisme sous toutes ses formes. Cette période fut pour lui l’occasion de s’essayer à la piste et aux sensations que procure les sprints dans les virages relevés des vélodromes. DSC01706
P1050185 Mais durant son année de terminale, une fois la période des compétitions arrivée, il préféra se concentrer sur son baccalauréat et se cantonner aux entrainements. Cela ne l’empêchera pas de participer quelques fois à des courses. Mais dans les deux années qui suivirent, en raison de la grande charge de travail qu’il avait, il ne participa plus aux courses et quitta le club. Cela dit, il s’entrainait toujours, seul, avec un ami ou avec son père.

 

Il se mit à varier les plaisir en pratiquant en parallèle d’autres activités sportives comme l’aviron, la natation et la course à pied. Tous ces sports lui permettaient de se dépenser physiquement de la tête aux pieds.

Le vélo lui servait à a fois pour faire du sport, mais aussi pour s’évader. Et comme il allait plus vite qu’avant, il pouvait aller loin et faire des boucles qui lui permettaient de découvrir des coins du département, de la région. A vrai dire, les deux avaient la même importance pour lui. Il n’envisageait pas de faire une sortie sans avoir préalablement réfléchi à un itinéraire. Aimant la géographie depuis tout gamin, l’étude préalable des cartes lui plaisait beaucoup et faisait même parti du rituel, tout comme l’échauffement ou la vérification de la mécanique. DSC00483

 

Le vélo lui avait permis de découvrir sa région, mais cela ne suffisait pas… A chaque vacances, en montagne ou ailleurs, il ne manquait pas de louer un vélo pour aller explorer d’autre territoire et monter de grands cols.

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A 20 ans, il partit étudier à Strasbourg, dit la ville du vélo, et pour cause ! Plate comme une galette, la ville se prête allègrement à la pratique du vélo urbain pour des déplacements pratiques. Le vélo de ville qu’il avait allait désormais lui servir à se déplacer.

Adrien découvrit le vélo utilitaire et 3 ans durant s’en servit pour vadrouiller aux quatre coins de la ville. Pour autant, il n’avait pas délaissé son vélo de route avec lequel il continuait toujours à s’entrainer. Il découvrit d’ailleurs toute la région pour l’avoir sillonné en long, en large et en travers.

De plus, il se mit à la pratique sportive du VTT lors d’épreuves multisports, dits « raids », durant lesquelles s’enchainer les étapes à pied, à vélo et en kayak. C’est par le biais d’une association de raideurs de son école qu’Adrien se mit à la pratique de ce sport qui l’attirait depuis si longtemps. Aimant varier les plaisirs, il pouvait s’exprimer durant ces épreuves où le vélo restait son point fort. Il devint président du club et participa à plusieurs épreuves durant ces années d’études. Photo Raid - 04
Photo Raid - 06 Comblé physiquement, ses envies d’évasion grandissaient en lui et ne pouvaient être contenues. Alors, durant certains week-ends, il enfourchait sa monture pour aller voir des amis ou de la famille à 1, 2 ou 3 jour de vélo. Son territoire s’étendait de plus en plus. Ainsi, il prit goût à l’itinérance à vélo. Il avait déjà goûté au plaisir de la randonnée itinérante pédestre en autonomie sur plusieurs jours, mais, à vélo, les distances parcoures sont beaucoup plus importantes, ce qui permet d’aller encore plus loin…

 

A l’occasion d’un stage au Costa Rica, il découvrit une partie du pays à vélo toujours. Tout voyage, tout déplacement était propice à utiliser le vélo, de ville, de route ou tout terrain, comme moyen pour découvrir.

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La personne qui lui avait prêté le vélo au Costa Rica était un français qui avait parcouru le Monde à vélo durant six années. Cette rencontre avec ce baroudeur globe-trotter fut importante et marqua le jeune homme à jamais. Il avait déjà entendu parler de voyageurs à vélo, mais pour la première fois il en rencontrait un. Le champ des possibles s’étendait comme une mer infinie, le Monde lui tendait les bras. Les territoires qu’il avait découverts lui semblaient si petits face à ceux qu’il avait envie de découvrir.

Une graine était en train de germer doucement…

De territoire il changea pour aller travailler outre-Atlantique. Il vécut un peu plus de 3 années en Martinique, sur ce caillou de 1 100 km². Mais malgré la petitesse de l’île, il en découvrit tous les recoins avec son vélo. Il s’inscrivit dans un club de VTT et s’adonna aux joies de rouler dans les champs de canne à sucre et de bananes. Durant quelques mois, il se servit de sa monture pour se rendre à son travail même si le climat et le relief ne s’y prêtait pas.

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Utilisant toujours aussi bien son vélo pour faire du sport et découvrir des territoires, il fera le tour de l’île, de l’île voisine, la Dominique et lors d’un voyage à cuba, il ne loupa pas l’occasion non plus pour se promener à vélo dans différentes régions de l’île.

P1200441 Que ce soit en montagne, le long du littoral, en campagne, sur une île, en ville ou en forêt, le vélo l’accompagne partout et tout le temps. D’un jouet à un moyen d’évasion, d’un outil pour prendre son envol et augmenter son sentiment de liberté à un appareil de sport, d’un moyen de locomotion utilitaire à un support à la découverte, le vélo lui sert pour tout et où qu’il soit. De ses 26 mois à ses 26 ans, le vélo l’a toujours accompagné.

Le voyage et le sport sont les deux choses qui le passionnent le plus. Le vélo lui permet de faire les deux ! Ayant contenu son envie de grande évasion durant ses années aux Antilles, il préparait doucement son grand voyage… mais ça c’est une autre histoire !

 

JOYEUX NOEL A TOUS

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 16:39

Bons moments de convivialité et de partage comme je les aime

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DSC04670 Ce vendredi soir, c’est décidé, je dors en dur, sous un toit ! C’est à Buta Ranquil, une petite ville isolée près du majestueux volcan Tromen, que j’arrive en fin de journée. Décidé à ne pas camper en raison du fort vent, je rentre dans la bourgade. A peine ai-je le temps de commencer à chercher qu’un gamin me demande ce que je recherche et quand je lui réponds un toit, le minot me dit « d’accord, je vais t’en trouver un ». Bryan, jeune ados légèrement handicapé (je l’apprendrai plus tard), m’invite donc à le suivre…
Heureux comme tout, mais perplexe, je le suis jusque chez lui. Mais ses parents refusent et le brave garçon revient vers moi avec une mine déconfite, mais il n’est pas abattu pour autant. Moi non plus je ne le suis pas et lui demande de m’emmener chez les pompiers volontaires. Mais sur le chemin, nous croisons un homme, qu’il appellera tonton (même s’il n’est pas de sa famille), et il lui explique que ce que je cherche. Avec un grand sourire, ce cher monsieur accepte et me convie dans son foyer. DSC04671
DSC04676 Ce petit ange gardien nous quitte et me laisse en bonne compagnie chez Mario et Olga chez qui je suis le bienvenu. La soirée s’annonce bien dans cette demeure illuminée et décorée d’un sapin de Noël. Je prends conscience que les fêtes se rapprochent… Accueillants, mes hôtes me reçoivent comme un de leurs enfants. J’attendais une soirée comme celle-ci depuis mon entrée dans le pays. Dans le four, un poulet est en train de rôtir pendant que cuisent dans la casserole des patates, j’en salive déjà.

 

Lui est Chilien d’origine et elle vient de la province de Rio Negro. Divorcés chacun de leur côté, ils se sont unis pour le meilleur. La famille est nombreuse, mais tous les enfants sont partis et vivent ailleurs. Olga a monté son salon de coiffure ans son salon et travaille aussi à domicile. Mario lui est dans la construction. Il a bâti nombre des maisons du village. Venu à 17 ans du Chili, il n’a jamais quitté l’Argentine depuis cette date, sa vie est ici. Il me raconte sa jeunesse au Chili lorsqu’il courrait comme cycliste régionale, et c’est avec une grande émotion qu’il revit avec moi ces tranches de vie. C’est aussi avec une grande émotion, touchante d’ailleurs, qu’Olga me raconte son passé difficile. Cette dernière a du caractère et ne s’est jamais laissé abattre, elle est fière de sa ténacité et de son courage et je la comprends bien, la respecte et apprécie beaucoup qu’elle se livre. Moi aussi, je parle beaucoup (pour ce qui me connaissent, ce n’est pas nouveau) et c’est dans l’échange que ces moments de convivialité se transforme en un vrai partage.

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Ce soir nous partageons un bon repas et avant que j’aille me coucher, Mario me glisse dans l’oreille « tu peux rester demain, lève-toi quand tu veux, repose-toi… ». C’est vrai qu’un peu de repos ne me ferait pas de mal, surtout après les journées fatigantes qui viennent de passer. L’endroit est idéal pour rester, ils sont adorables, ont envie que je reste et le cadre est vraiment joli, leur cuisine bénéficie d’une vue est imprenable sur le volcan Tromen. Je m’endors donc serein, prêt à me reposer…

Qui dit jour de repos, dit grasse matinée, lessive, bons repas, etc… et connexion Internet ! Ce cher Mario m’emmène chez un ami à lui qui a le Wi-Fi. Accueilli à bras ouverts par toute la famille, nous partageons de délicieuses empanadas entre deux conversations par Skype. Nous partagerons aussi le traditionnel maté. Son ami est très doué en géographie, nous passons un bon moment à regarder un tas de cartes dans son grand et bel atlas. Ils sont tous intéressés par mon « histoire ». DSC04685
DSC04681 En fin d’après-midi, je pars avec Alber, de 3 ans mon cadets, jeune sportif, qui me fait découvrir la ville. En plein milieu de la place trône un drôle d’arbre : un arbre pétrifié ! Dur comme de la pierre, le végétal transformé en minéral en a pris aussi l’apparence. Alber a pour projet de partir une dizaine de jours avec des amis pour réaliser l’ascension du volcan Tromen, haut d’environ 4 000 mètres. Il me confie aussi son envie de partir du foyer familial et de prendre son indépendance ; ça viendra l’ami !
La soirée de samedi est encore plus agréable, nous apprenons à nous connaître peu à peu. Serein, je vais me coucher… Mais en pleine nuit, mon sommeil est chahuté par le vent. Pourtant à l’abri dans une maison en « dur », je garde un œil ouvert, peu rassuré par les rafales. Le bruit provoqué par ce vent nocturne est fort, très fort, trop fort ! Je tente de me rendormir en espérant qu’au réveil tout sera calme. Il n’en sera rien ! Les rafales sont surpuissantes, je commence à douter… Je doute de la possibilité de rouler par ce temps alors je m’octroie une heure de repos et de réflexion dans ma couche fort confortable. DSC04690
DSC04691 Mario est dans la cuisine et lui aussi doutait, raison pour laquelle il ne m’avait pas réveillé comme convenu. Par la fenêtre je vois les arbres qui plient sous la force de ce vent. Mario sort pour mesurer la vitesse du vent avec son anémomètre digital et le verdict est clair : 40 à 60 km/h de moyenne avec des rafales de plus de 80 km/h, à l’abri de la colline, et de près de 100 km/h plus haut. Faites le test en roulant fenêtre ouverte sur l’autoroute pour vous rendre compte… Sortir ce dimanche avec ce vent serait imprudent et dangereux !!!

 

Je décide donc sagement de rester tranquillement ici et de toute façon mes hôtes ne m’auraient pas laissé partir. Ce vent est une bonne occasion de passer une journée de plus ensemble et, à vrai dire, une journée de repos de plus ne sera pas du luxe.

Pendant que Mario est allé faire des courses, Olga part chercher une boite qui renferme un trésor… Des albums photos ! Récentes ou anciennes, les clichés qu’elle me montre me permettent de mettre des visages sur les noms des nombreux membres de la famille. De même, je lui montre mon petit album ainsi que des photos que j’ai sur mon disque dur. La pause photos est suivie d’un atelier cuisine : empanadas au menu. L’odeur de friture fait chanter le piaf coloré qui s’agite dans sa cage.

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Aujourd’hui, le Tromen a revêtu son « sombrero », un énorme nuage lenticulaire, signe d’une journée très venteuse selon mes hôtes. Cela dit, en fin de journée, il quittera son couvre-chef, ce qui s’annonce bien pour le lendemain. C’est la bedaine pleine que je m’en vais faire une sieste après ce repas riche. 3 heures plus tard, je me réveille et constate l’étendue de cette « petite » sieste digestive.

Avant que le week-end ne se termine, Mario et Olga veulent m’emmener dans un endroit exceptionnel… A quelques kilomètres du village se trouve un cratère énorme formé par l’impact d’une météorite il y a plusieurs siècles seulement. Excité à l’idée de découvrir ce lieu, je me prépare et me dit que ce sera une première. J’en ai vu des choses, mais ça, ce sera insolite pour moi. Ce cratère est appelé « la olla », i.e. « la casserole ».

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Lorsque nous arrivons sur les lieux, je n’en crois pas mes yeux. Un trou d’une cinquantaine de mètres de profondeur sur 300 mètres de diamètre se trouve là sous mes yeux. Il ressemble étrangement à un cratère volcanique. Bel endroit qui dégage quelque chose de mystique. Je ne suis jamais blasé des merveilles de la nature, la contemplation me fascine toujours. Je ne m’en contenterai pas cela dit, je descendrai au fond !

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Au moment du départ, nous échangeons nos coordonnées, nous prévoyons de nous revoir pour nouvel an. Ils passeront la nouvelle année en famille à Villa La Angostura, non loin de Bariloche, justement où je serai à cette période… C’est les sacoches pleines de nourriture, mais surtout le cœur rempli, que je reprends la route ce lundi matin.

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Un grand merci à vous Mario et Olga, à bientôt…

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 16:32

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C’est non sans certaine émotion que j’entre en Patagonie, dans le cône Sud du continent. S’étendant en Argentine (principalement) et également au Chili, cette énorme région marque pour moi la dernière partie de mon périple sud-américain à vélo. Elle fait partie des régions les moins denses de la planète, Terre je précise ;-). Dans ce désert humain, je garde le cap Sud dans le Grand Sud de l’Amérique du Sud ! Dans quelques dizaines de jours, j’atteindrai la ville la plus australe, la plus au Sud, de tous les continents : Ushuaia.


Patagonie

 

Ce vendredi 14 décembre, le vent, toujours indomptable et aussi redoutable, me mène vers la paisible bourgade de Buta Ranquil où un bon moment de repos et de partage m’attend…

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 15:44

Le vent souffle fort, s’arrête, change de sens, reprend de plus belle, rechange de sens, diminue d’intensité et ainsi de suite… Il n’obéit à aucune règle !

 

Quand le vent se déchaine, d’étranges nuages se forment dans le ciel…

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Non, ce n'est pas une attaque d'OVNI !

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Un avant-goût des vents de Patagonie

Au Sud de Malargüe, toujours dans la province de Mendoza, j’ai un avant-goût des forts vents qui m’attendent par la suite. Balayé par des rafales sans pitié, je reçois avec une force incroyable de la poussière, de la terre et des graviers soulevés par un vent de côté redoutable sur cette piste qui me mène vers Bardas Blancas. Garder le cap n’est pas une tâche facile, mais je m’y attèle en fredonnant ce qui me passe par la tête. Le vent est un paramètre comme un autre, comme le soleil, un col, du sable… M’arrêter n’est pas la solution. Tant que je tiens debout, je ne cède pas. Cependant, je reste humble face aux éléments et les évalue toujours avant de faire un choix.

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Quand l’heure du déjeuner arrive, enfin quand la faim se fait sentir, aucun abris ne se présente et ce n’est pas faute de chercher et de faire de nombreux kilomètres pour en trouver un. Dans ces grands espaces sans villages et sans arbres, il me faut me résoudre à pique-niquer tant bien que mal. Imprévisible, ce vent tournoie et varie sans cesse en intensité. Caché derrière ma monture et protégé par mes sacoches, je mange misérablement mon casse-croute agrémenté de grains de poussière charriés par ce satané vent, grains qui rendent mon encas quelque peu croustillant.

DSC04643 En fin d’après-midi, je bénéficie d’un vent d’arrière qui me propulse à un rythme saccadé le long du rio Grande. Par chance, la route est plutôt rectiligne, le vent ne change pas de sens et semble même vouloir s’arrêter. Moi aussi d’ailleurs je compte bien m’arrêter, alors je scrute le terrain. Mon lieu de bivouac trouvé, je mange et attends, attends, attends… Ce n’est que tard dans la soirée, à 22h passé, que je monte ma tente. Par chance, le vent se calme vraiment cette nuit et me laisse me reposer sereinement.
Le lendemain, le vent n’est pas de la partie en journée, mais la belle route se transforme vite en piste irrégulière et vallonnée. J’évolue toujours dans la vallée du rio Grande, rivière qui a quitté son grand lit, large et confortable, pour un canyon étroit et sinueux. Mes réserves en eau diminue et je suis très loin du prochain village. En fin d’après-midi, un col « surprise » de 25km vient ajouter une couche ! Ce n’est qu’à 20h que mon étape se termine. J’ai trouvé une ferme près de laquelle je campe, mais la nuit ne sera pas de tout repos… DSC04656

 

Une nuit plus que mouvementée !

Exténué par les efforts consentis cette journée, je m’endors sans manger à 21 h. Paisiblement, le corps se relâche et les muscles se détendent. Tout va pour le mieux, quand à 3 h le vent me réveille. Mon estomac se réveille aussi alors je mange le repas que j’avais prévu pour le diner et me rendors. Mais le vent est de plus en plus fort et fait maintenant claquer la toile de ma tente. Le bruit est si fort qu’il me fait tressaillir. Impossible de me rendormir, les rafales sont d’une puissance redoutable. Ma toile de tente est soumise à rude épreuve, les arceaux se courbent. Il me faut maintenir la tension de la toile avec mes bras, alors j’appose mes mains de part et d’autre et résiste… Mais le problème est de taille : le vent a changé de sens ! Entre le moment où j’ai planté la tente et maintenant, à 4 h du matin, le vent a tourné de 90° et fouette latéralement ma pauvre toile, qui lui offre une bonne prise au vent. Pour la première fois en 100 bivouacs, je ne suis pas serein sous mon toit de toile… Me voilà en présence d’un vent qui n’a de cesse de s’intensifier, qui souffle perpendiculairement à l’axe de ma tente et par à-coups. En effet, je suis soumis à des rafales surpuissantes. Fatigué, je tente de me rendormir en espérant que ce n’était que temporaire. Alors, pendant 1 h, je dors d’un œil et somnole plus qu’autre chose…

Mais à 5 h, c’est la catastrophe, l’abside s’est ouverte et le vent s’y engouffre. Les sardines (piquets de tente) s’envolent, tout l’avant de la tente n’est plus accroché au sol. La situation est critique, d’autant que les arceaux se courbent de plus en plus, grincent et menacent de céder à tout instant. Les rafales s’intensifient et sont de plus en plus fréquente : c’est la crise ! Il me faut réagir rapidement, alors je sors en caleçon dans la tempête et retient de toutes mes forces la tente. D’autres sardines ont volé et la tente est ballotée dans tous les sens. Toutes les sacoches sont à l’intérieur et leur poids devrait permettre de la maintenir au sol le temps de la manœuvre, du moins c’est ce que j’espère… J’entreprends de réorienter la tente dans l’axe du vent afin de limiter la casse. L’opération est délicate car il me faut procéder en plusieurs fois vu qu’il m’est impossible d’enlever trop de sardines, sous peine de voir ma demeure s’envoler. Me voilà seul face à mon sort, seul pour agir, seul dans la nuit, dans la tempête, seul pour résoudre ce problème critique, seul face au stress que procure la situation. Il ne me faut pas lui laisser de place à ce stress, ne pas paniquer, mais, malgré la tempête, laisser le calme reigner à l'intégireur et agir vite et bien !

Néanmoins, malgré les précautions que je prends et malgré mes efforts, le vent est plus fort. En moins d’une seconde, au moment où je réoriente la tente, le vent l’emporte avec tout ce qu’il y a dedans et elle se retrouve plaquée contre l’arbre sous lequel je l’avais monté. La vision est cauchemardesque, en instant, je vois toutes mes affaires à deux doigts d’être emportées dans la tempête. A deux doigts car l’arbre retient précairement le tout à trois mètres de moi et car je la tiens par un bout de ficelle. L’action est de mise, je réagis au quart de tour pour sauver mon matériel et lutte à bout de bras pur replacer comme je peux ma toile de tente qui, comme une voile de parapente ou de kite-surf, se gonfle et se tend. La toile claque et les arceaux plient. Avec du mal, je parviens tout de même à la mettre dans le « bon » sens. Il me reste quelques ficelles en surplus que j’ai au cas où et c’est le moment de les utiliser. Je tends au maximum la toile, range le bazar dedans et m’assois sous mon toit pour reprendre mon… souffle ! Une demi-heure de folie qui s’achève par la constatation des dégâts : un peu de toile déchirée, quelques sardines en moins et, le pire, 3 arceaux sacrément tordus. Cela aurait pu être pire, c’est ce que je me dis.

Seulement, le vent souffle toujours aussi fort (et ce sera le cas jusqu’au lendemain après-midi). Mais, la fatigue l’emporte sur l’inquiétude et je me rendors doucement. De 6 h à 8 h, le repos est ponctué de sursauts lorsque des rafales plus fortes que les autres viennent violement faire claquer la toile et plier la structure rigide. A 8 h donc, je me réveille et me dis qu’il serait bien de partir de ce lieu car à vélo je crains moins le vent que sous la tente. Mais, je n’ai pas mon quota de sommeil car il n’a pas été de qualité et partir faire des efforts encore fatigué n’est pas prudent. Alors, je me recouche et même si le vent a encore un peu tourné, j’ose espérer qu’il ne m’emportera pas durant mon sommeil. Je me recouche et dors comme une masse cette fois-ci. Ouf, à 10 h, après un vrai cycle de sommeil, je suis toujours là, au même endroit et la toile est toujours au-dessus de ma tête.

Démonter la tenter et la ranger par ces bourrasques n’est pas évident, mais heureusement, le vent a maintenant légèrment faibli. Je profite du calme entre deux rafales pour ranger à la vitesse de l'éclair le tout. Me voilà fin prêt à reprendre la route. Voilà une nuit dont je me rappellerai ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que je m’en tire pas trop mal, mais je ne suis pas entièrement rassuré pour mes prochains bivouacs en Patagonie… La structure en aluminium a souffert et reste fragile. On verra bien… Cela dit, je me promets de dormir beaucoup plus chez l’habitant et de m’arranger, dans la mesure du possible, pour adapter mes étapes au mieux afin d’arriver à chaque fin de journée dans une zone habitée.

 

Je repends ma route à vélo en direction de Barrancas dans la province de Neuquén. Je résiste aux assauts du vent. Qu’il soit dans le dos, de face ou latéral, je reste cramponné à mon guidon. Qu’il me freine ou qu’il me pousse, il est toujours possible qu’il tourne, alors je reste en permanence concentré, attentif, sur mes gardes. Le vent de côté est le pire ! Latéralement, j’offre, avec le vélo et les sacoches, beaucoup plus de prise au vent. Les rafales latérales sont celles que je redoute le plus car elles me déportent rapidement. De plus, il suffit que la direction du vent ou mon cap change de quelque degrés pour que d’un vent latéralement favorable je passe à un vent latéralement défavorable, auquel cas, je suis stoppé net. Il me faut pourtant m’habituer à ce nouvel élément, à sa puissance du moins, tout comme je l’ai fait avec la chaleur, le froid, la haute montagne, l’altitude, la grêle, le sable, etc… car la Patagonie est toute proche et qui dit Patagonie dit vent, alors souhaitez moi bon vent !

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Progression

Arrivé à USHUAIA dimanche 24 février après 8 mois de pur bonheur, près de 14 000 km et 150 000 m de dénivelé !

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Présentation

Photo Adrien en bici

Ce blog présente mon voyage à vélo en solitaire en Amérique du Sud le long des Andes de Caracas à Ushuaia à travers 7 pays. De la mer des Caraïbes à la Terre de Feu, vivez l'aventure sur le blog avec moi !

 

Adrien

 

 

Je suis Adrien et j'ai 26 ans. J'ai choisi de prendre le temps de voyager et de réaliser un rêve en partant parcourir les Andes à vélo. J'aime les voyages, l'aventure, le sport et la nature....

 

 

 

Vidéo de présentation de l'aventure

Musique

 

Plus de toit ni de murs