Le cadeau en question était une belle bicyclette bleu turquoise toute équipée. Garde-boue, pompe, klaxon, porte-bagages, rien n’y manquait. Deux roulettes supplémentaires étaient disposées à l’arrière du véhicule afin d’assurer sa stabilité pour ses débuts sur ce qui allait devenir son premier vélo.
Destiné ce cadeau lui était, il allait changer sa vie comme personne ne l’aurait imaginé !
Le petit Adrien, qui avait appris à marcher et courir, allait maintenant se mettre à pédaler. Encore un peu court sur patte pour maîtriser sa monture, il apprit rapidement à s’en servir dans l’année qui suivit. Motivé et enjoué par les joies que procurent ce jouet, qui est en fait beaucoup plus qu’un simple jouet, il saura à l’âge de 4 ans pédaler sur sa belle bicyclette bleu sans les roulettes, comme un grand. Son papa lui ayant montré comment garder l’équilibre et se diriger, le jeune garçon prit un immense plaisir à pouvoir rouler seul et sans aide. Un nouveau monde s’offrait alors à lui…
Les années passèrent et la petite bicyclette était devenue trop petite. Ce premier vélo qui lui avait permis s’habituer à rouler dans le quartier était devenu obsolète. Adrien avait grandi. Accompagné de son oncle, le grand frère de son papa, passionné de cyclisme et redoutable compétiteur, le petit Adrien entra pour la première fois chez un marchand de cycle. Pour ses 10 ans, ses parents lui offrirent son nouveau vélo. Conseillé par son papa et son tonton, Adrien choisit un beau VTT bleu avec des roues de 24 pouces et des vitesses. Riche de précieux enseignements et conseils paternels pour passer les vitesses et gérer au mieux les changements de rapport, il allait pouvoir en faire l’expérience et fier comme tout, il entrait maintenant dans la cour des grands.
Ce vélo, il le voyait comme un élément qui allait l’accompagner dans son évolution, un objet lui permettant d’augmenter sa liberté. Le jouet se transformait peu à peu en un moyen de locomotion. Le périmètre dans lequel il pouvait évoluer à vélo s’agrandissait à mesure qu’il grandissait. Les libertés que ses parents lui octroyaient durant son adolescence lui permettaient d’aller de plus en plus loin, dans le quartier d’à côté, le parc un peu plus loin, la forêt, etc… Avec ses copains, vers l’âge 14 ans, il partait des après-midi entiers avec son véhicule de loisir, de sport, de tourisme. Un vélo d’adulte lui servait maintenant à s’évader sur les routes et les sentiers.
Dix années avaient passé depuis le moment où il sut rouler seul sur sa bicyclette et sans roulettes. De petit garçon, il était devenu maintenant un adolescent en pleine force de l’âge. Ayant repoussé de plus en plus les limites de son territoire, Adrien en voulait plus et les copains ne suivaient plus. Il pouvait rouler des heures et en voulait d’avantage. Le moyen de locomotion se transformait peu à peu en une machine d’endurance, un appareil de sport, un engin sur lequel il pouvait s’exprimer en se donnant physiquement. C’est à cette époque, vers l’âge de 16 ans, qu’il se mit à rouler le dimanche matin avec son père, qui s’était mis au cyclotourisme avec un ami à lui depuis quelques temps.
Les sorties dominicales lui plaisaient beaucoup. Ils partaient sur les routes du département à la fraiche pour ne revenir qu’au moment du déjeuner après une centaine de kilomètres avalés. Avec pour monture, un VTT de basse qualité hyper lourd, il suivait son père et son ami qui, eux, roulaient sur des cycles de courses ultralégers. Cependant, le petit bonhomme suivait et restait dans les roues.
Il se mit à varier les plaisir en pratiquant en parallèle d’autres activités sportives comme l’aviron, la natation et la course à pied. Tous ces sports lui permettaient de se dépenser physiquement de la tête aux pieds.
Le vélo lui avait permis de découvrir sa région, mais cela ne suffisait pas… A chaque vacances, en montagne ou ailleurs, il ne manquait pas de louer un vélo pour aller explorer d’autre territoire et monter de grands cols.
Comblé physiquement, ses envies d’évasion grandissaient en lui et ne pouvaient être contenues. Alors, durant certains week-ends, il enfourchait sa monture pour aller voir des amis ou de la famille à 1, 2 ou 3 jour de vélo. Son territoire s’étendait de plus en plus. Ainsi, il prit goût à l’itinérance à vélo. Il avait déjà goûté au plaisir de la randonnée itinérante pédestre en autonomie sur plusieurs jours, mais, à vélo, les distances parcoures sont beaucoup plus importantes, ce qui permet d’aller encore plus loin… |
A l’occasion d’un stage au Costa Rica, il découvrit une partie du pays à vélo toujours. Tout voyage, tout déplacement était propice à utiliser le vélo, de ville, de route ou tout terrain, comme moyen pour découvrir.
La personne qui lui avait prêté le vélo au Costa Rica était un français qui avait parcouru le Monde à vélo durant six années. Cette rencontre avec ce baroudeur globe-trotter fut importante et marqua le jeune homme à jamais. Il avait déjà entendu parler de voyageurs à vélo, mais pour la première fois il en rencontrait un. Le champ des possibles s’étendait comme une mer infinie, le Monde lui tendait les bras. Les territoires qu’il avait découverts lui semblaient si petits face à ceux qu’il avait envie de découvrir.
Une graine était en train de germer doucement…
De territoire il changea pour aller travailler outre-Atlantique. Il vécut un peu plus de 3 années en Martinique, sur ce caillou de 1 100 km². Mais malgré la petitesse de l’île, il en découvrit tous les recoins avec son vélo. Il s’inscrivit dans un club de VTT et s’adonna aux joies de rouler dans les champs de canne à sucre et de bananes. Durant quelques mois, il se servit de sa monture pour se rendre à son travail même si le climat et le relief ne s’y prêtait pas.
Utilisant toujours aussi bien son vélo pour faire du sport et découvrir des territoires, il fera le tour de l’île, de l’île voisine, la Dominique et lors d’un voyage à cuba, il ne loupa pas l’occasion non plus pour se promener à vélo dans différentes régions de l’île.