L’aventure au bout des roues pour un parcours sans
dessus-dessous !
La carretera austral enfin quittée, une traversée en bateau m’attend, moi et d’autres cyclovoyageurs, afin de rejoindre
Candelario, là où le terrain va se corser… De bonne heure, le bateau quitte l’embarcadère à une petite dizaine de kilomètres de Villa O’Higgins avec à son bord des « mochilleros »
(voyageur avec sac-à-dos) et cyclovoyageurs.
JB et moi rencontrons des argentins, des français, des espagnols, des belges, etc… Il semblerait que
tous les cyclos en route pour l’extrême sud se rejoignent tous dans cette région. Il n’est d’ailleurs pas rare que nous connaissions les mêmes personnes, d’autres voyageurs rencontrés sur
les routes sud-américaines. Nous avons le sentiment d’appartenir à une communauté qui se connait et se reconnait ! Nous voici partis sur les flots de ce grand lac O’Higgins en
direction d’un minuscule port.
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Les autres passagers du bateau sont pour la quasi majorité des « mochilleros » qui vont
emprunter le même chemin que nous pour aller plus au Sud, vers El Chalten. Et ce chemin est beaucoup plus approprié à ces globe-trotters plutôt qu’à nous autres
« globe-rouleurs » ! Qu’à cela ne tienne, l’aventure, c’est l’aventure et, pour ma part, j’ai faim et ai hâte de me lancer dans les 25 km de parcours accidenté… Pour le
moment, nous débarquons et nous préparons en accrochant correctement nos sacoches.
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Le top départ est donné lorsque le soleil atteint le zénith ! JB et moi partons avant les autres
cyclos, mais après les marcheurs, qui ont vite fait de nous distancer sur ce début de parcours, lequel monte beaucoup et qui est surtout recouvert d’énormes pierres nous empêchant de tenir
debout sur nos montures qui dérapent et qui se cabrent comme des chevaux. L’effort est trop dur, il nous vaut mieux pousser nos chars, mais la pénitence n’est pas si pénible vu le beau
temps qui nous accompagne.
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La pente est rude et l’effort quelque peu inhabituel, un vélo ainsi harnaché n’est point fait pour être
pousser de la sorte. Alors dès que possible, je remonte sur Bagherra afin d’avaler quelques dizaines de mètres en pédalant. Je rejoints des marcheurs, puis ils me redoublent et ainsi de
suite, nous avançons en accordéon. JB est derrière et ne me rattrape pas. Je poursuis tranquillement en même dirigeant vers le sommet de ce petit col. Le sentier de randonnée est fort joli,
bien que peu approprié aux vélos.
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Au sommet, j’ai le bonheur de voir au loin le magnifique Fitz Roy, ce pic magique emblématique qui trône dans ce ciel bleu comme
un gratte-ciel !
Après 2 heures, d’efforts, je me prends une belle pause déjeuner avant d’entamer la seconde partie du parcours, laquelle s’annonce
bien vu le temps !
Après 1 heure de sieste (un autre sport auquel j’aime bien m’adonner), JB me rejoint et puis s’ensuit
tout le groupe de cyclos ainsi que quelques marcheurs. Mais vu le parcours chaotique qui arrive, je préfère ne pas me retrouver en pleine forêt au milieu d’un peloton, d’autant plus
lorsqu’il faudra pousser. Alors je file seul en tête et m’échappe pour un trip de VTT. Et le parcours se corse vraiment une fois passer la « frontière » argentine, frontière en
pleine forêt marquée uniquement par un grand panneau !
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Pas de boue, du soleil, personne devant, je fonce et me mets en condition pour franchir les prochains
kilomètres en me remémorant mes expériences passées de vététiste. Je me sens comme lors d’un des raids multisports auxquels j’ai participé. Ma motivation et mon entrain me font oublier les
rivières à franchir, les troncs, les montées de 20 %, la végétation, etc… Comme lors d’une compétition, je suis concentré et manie ma panthère avec dextérité pour me faufiler dans ce bois
assez dense. J’entre dans la danse !
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C'est parti pour le rodeo !
Mon carburant : des fruits secs, rien de tel pour avoir la patate !
En fin de parcours, j’ai le plaisir de voir le lago del desierto, lac près duquel je vais camper ce soir. Mais le sentier pour
marcheur, devient un sentier pour chevaux et là, vu l’étroitesse, il me fut adapter la technique pour avancer tant bien que mal.
Durant cet après-midi, je suis parvenu à rester sur ma monture la moitié du temps, ce qui n’est vraiment pas mal, vu ce que m’ont
dit tous les autres cyclos qui sont passé par là ! J’ai vraiment pris un grand plaisir à évoluer dans cet univers forestier avec ma panthère qui a su se faufiler malgré la charge qu’elle
porte !
La récompense est de taille quand, en fin de journée, j’établis mon bivouac à quelque mètre de la rive du lago del desierto face
au Fitz Roy sur une belle herbe bien verte…
La soirée est placée sous le signe de la convivialité quand avec JB que je retrouve, et deux « mochilleras » française,
nous jouons aux cartes dans mon foyer, sous l’abside conviviale de ma grande tente.
A suivre : « Détente de balades dans la région du Fitz Roy »…